À la sortie de l’aéroport de Kuusamo , en ce début d ‘automne, le plongeon est direct dans l’immensité de la forêt. Surprise, premier renne au milieu de la route, première halte, première photo. Au bout du dixième renne sur 500 mètres, on commence à avoir un peu plus de retenue… Ces magnifiques bêtes, aux bois veloutés, à la robe grise, beige, blanche ou noire et aux yeux doux, surgissent nonchalamment des bas-côtés, et toutes les autos de les contourner.
Plusieurs fois durant mon séjour en Finlande j ‘ai du stopper ma voiture pour laisser passer les rennes qui traversaient la route .

Synonyme des fêtes de Noël, le renne nourrit tout le terroir. Bénéficiant des grandes étendues nécessaires à son élevage, la végétation du pays same se prête à ces animaux qui apprécient le feuillage des jeunes pousses de bouleaux. Pour une bonne photo, tendez-leur une branche !

Les étapes du rythme annuel du renne débutent par la naissance des veaux vers la fin mai et leur marquage un mois plus tard. Lâchés dans la nature, les rennes montent en été sur les collines pour éviter les moustiques et le soleil. Ils savent aussi nager. En grandissant, les bois des jeunes rennes deviennent poilus et chauds, car le sang y circule. Ils poussent de 2 cm par jour.

A l’automne a lieu le rut et le rassemblement de la harde, engraissée grâce aux champignons dont ils sont très friands, y compris les amanites hallucinogènes…. C’est dire ! Après le rut, les mâles perdent leurs bois qui sont ramassés et vendues alors par les Samis pour l’artisanat.

Les Samis sélectionnent et abattent les rennes, préfèrant souvent faire leur viande eux-mêmes pour éviter les intermédiaires d’une viande passant de 6 à 12 € le kg.